En 1807, un chimiste anglais était honoré par la France d'une médaille qu'au plus fort des guerres napoléoniennes, il a le plus grand mal à recevoir.
Deux cents ans plus tard, la Royal Society of Chemistry (RSC) lance un appel pour tenter de retrouver la décoration disparue.
Humphry Davy (1778-1829) met au point l'électrolyse en 1807, construisant par la suite la plus grande batterie jamais fabriquée.
Le scientifique est alors couvert de lauriers chez lui et outre-Manche.
L'Institut de France lui décerne une médaille en 1807 mais les guerres napoléoniennes font rage et le sévère blocus continental imposé au Royaume-Uni par Napoléon Bonaparte entrave ce geste humaniste.
Dans une lettre, datée du 14 mars 1808, soit il y a deux cents ans jour pour jour, l'officier de la Marine française Jean-Baptiste Delambre, secrétaire général de l'Institut de France, se dit dans l'impossibilité de notifier sa récompense au scientifique ainsi que son invitation à Paris.
L'empereur insiste pour lui remettre la médaille en personne afin de "promouvoir et partager le savoir scientifique", écrit Delambre dans cette lettre qui vient d'être découverte.
Il faudra attendre cinq ans pour que le chimiste ait finalement vent de sa récompense.
Au péril de sa vie et tandis que la guerre fait toujours rage, il entreprend en 1813 la traversée de la Manche avec sa femme Jane.
Le couple embarque sur un navire transportant des prisonniers de guerre vers Morlaix, en Bretagne, mais il est arrêté à son arrivée sur le continent.
Les époux ne sont relâchés qu'après confirmation de leur invitation.
Humphry Davy reçoit finalement la médaille des mains de l'épouse de Napoléon, Marie-Louise, avant de repartir pour un voyage tout aussi périlleux.
Au total, le périple aura duré deux ans.
Le scientifique est rentré à bon port mais la médaille, elle, a depuis disparu.
Il s'agit d'une "histoire d'aventure pour lequel le mystère demeure", raconte le directeur général de la RSC, Richard Pike.
La société royale a lancé un appel pour tenter de retrouver la médaille, devenue un symbole de paix.
"La générosité montrée par la France lors d'une guerre longue et acharnée est exemplaire du principe de l'accès international au progrès scientifique", estime-t-il.
"L'attitude éclairée et progressiste de la communauté française scientifique à cette époque et l'esprit visionnaire dont Napoléon a fait preuve (...) devraient être reconnus, même 200 ans après les événements", croit le directeur.
(Source AFP)
mardi 18 mars 2008
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